Pour la première fois, le sujet des start-up est au programme des discussions du Forum de coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC)
À l’initiative du Vietnam, le Forum de l’APEC sur les start-up 2017 s’est tenu les 11 et 12 septembre dans le cadre de la conférence ministérielle de l’APEC sur les PME à Hô Chi Minh-Ville. Il s’agit d’un des principaux thèmes de l’APEC 2017.
Selon Pham Thi Thu Hang, secrétaire générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam (VCCI), l’APEC va permettre aux économies membres d’approfondir leurs coopérations. Dans le contexte du numérique, les start-up sont en plein essor aux quatre coins du globe, et les économies membres de l’APEC ne font pas exception à la règle. La mise en place d’un soutien pour les start-up innovantes est une nécessité pour presque tous les pays qui prétendent se développer sur le plan économique.
La situation concernant les start-up est très différente d’une économie à l’autre. L’opportunité de réussir dans les affaires est proportionnelle au niveau de développement économique du pays.
Le résultat des études GEM (Global Entrepreneurship Monitor en anglais) a indiqué que les pays comme la République de Corée, le Canada, le Japon, les États-Unis, l’Australie, Singapour sont entré dans la 3 e phase de développement économique, basée principalement sur l’innovation. Ces pays jouent d’ailleurs les premiers rôles dans l’APEC.
Les sept pays que sont l’Indonésie, le Chili, le Pérou, le Mexique, la Thaïlande, la Chine et la Malaisie sont pour leur part entrés dans ce que l’on considère comme la deuxième phase de développement, basé davantage sur l’efficacité productive.
Concernant les start-up du Vietnam, de la Russie et des Philippines, elles sont toujours dans la première étape de développement, qui repose sur l’importation de technologies.
Les économies ayant un développement basé sur l’innovation occupent une place importante dans l’économie car elles engendrent des idées créatives et de nombreuses innovations.
Pham Thi Thu Hang, secrétaire générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam (VCCI), prend la parole lors de la conférence de presse sur le forum des start-up de l’APEC. (Photo : Hoàng Hai/VNA)
Pour les économies appartenant au 3 e groupe, une structure favorisant le développement des start-up va permettre de créer un environnement propice aux affaires. C’est la clé pour doper le développement du pays et cela doit devenir une priorité pour des pays comme l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam…, a souligné M me Hang.
Au forum des start-up de l’APEC 2017, les représentants des diverses économies ont échangé sur la possibilité de mettre en place une structure de soutien active à l’horizon 2020.
La déclaration commune de la conférence ministérielle de l’APEC sur les PME a appelé les économies à proposer des initiatives pour aider les start-up et mettre en place des mesures concrètes pour soutenir leur activité.
Les ministres régionaux ont souligné la réussite du Vietnam dans l’organisation du forum des start-up de l’APEC 2017.
L’émergence d’une économie du numérique est inévitable au XXI e siècle. C’est pourquoi le sujet des start-ups est pris très au sérieux dans ce forum de l’APEC.
Les entreprises se développement grâce à la créativité et l’innovation. Au Vietnam, les entreprises doivent faire face à la révolution du numérique. "C’est une opportunité pour les entreprises du pays de se développer » a insisté le président de la VCCI, Vu Tiên Lôc.
« Le Vietnam possèdera une nouvelle génération d’entreprises qui se caractérisera par un petit fond d’investissement mais un grand savoir-faire technologique », a déclaré M. Lôc.
Des délégués des économies membres discutent en marge du Forum des start-up de l’APEC 2017. (Photo : Hoàng Hai/VNA)
Pourtant, pour mettre en place une économie numérique, le Vietnam doit d’abord former une ressource humaine de qualité apte à travailler dans l’univers des start-up. C’est un point essentiel qu’il faut approfondir si les pays membres de l’APEC souhaitent mettre en place une structure efficace visant à favoriser le développement des start-up.
« Les langues étrangères sont un facteur important du développement d’un pays, surtout si ce dernier aspire à prendre part à la révolution industrielle 4.0. Le Vietnam a généralisé l’apprentissage de l’anglais très tôt mais seulement 30% de la population parlent cette langue, tandis que dans certains pays en tête dans le numérique, ce pourcentage est de 90%. La moitié de la population de ces pays peut maîtriser une ou deux autres langues étrangères », a fait savoir le secrétaire général du forum du secteur privé du Vietnam, Dào Huy Giam.
Le forum des start-up cette année a par ailleurs mis l’accent sur l’impératif d’un développement durable.
L’esprit entrepreneurial des Vietnamiens existe bel et bien. Environ 95% des personnes interrogées dans le cadre du « Sondage sur l’esprit entrepreneurial » (crée par le groupe Amway, relevant de l’Université allemande de Technische en collaboration avec la compagnie d’études sur le marché GFK) portent un regard positif sur le monde des start-up.
Pourtant, la plupart des Vietnamiens sont inquiets en se lançant dans les affaires. Le pays se classe 8 e parmi les 60 pays sondés par la GEM en 2015.
La peur de l’«échec» reste un obstacle pour la plupart des gens, qui se refusent à entreprendre même si des opportunités se présentent.
Les Vietnamiens arrêtent les affaires pour trois raisons principales : les difficultés financières (29,2%), l’incapacité des start-up à se développer suffisamment sur le marché (22,2%) et les autres opportunités d’emplois, plus sécurisant pour les Vietnamiens qui préfèrent abandonner leurs projets pour signer un autre contrat (19,4%).
Forum des start-up de l’APEC 2017 dans le cadre de la réunion des ministres sur les PMEs, le 12 septembre à Hô Chi Minh-Ville. (Photo : Hoàng Hai/VNA)
Ces chiffres ont été annoncés par le Département général des statistiques du Vietnam. Les petites entreprises (d'un fond d'investissement moins de 10 milliards de dông) représentent plus de 90%. L'échec de la création d'entreprise a des conséquences négatives sur l'esprit du propriétaire de l'entreprise, mais plus généralement sur la société et l’emploi dans le pays.
Selon le docteur Luong Minh Huân, qui travaille à l’Institut du développement des entreprises, relevant de la VCCI, pour aider les habitants à surmonter les difficultés en la matière, le Vietnam doit prendre des mesures concrètes.
Le rapport GEM a cité les quatre éléments positifs qui favorisent l’activité des start-up au Vietnam. Il s'agit du dynamisme du marché national, de la culture d’entreprise et des normes sociales, des politiques gouvernementales de soutien et de la qualité des infrastructures.
À l’inverse, il faut améliorer le niveau d’éducation pour favoriser l’innovation, attirer davantage de fonds d’investissement pour développer les start-up et financer les programmes de soutien du gouvernement.
Peu avant, lors du Forum «Start-up créative – Comprendre, Agir correctement», organisé par l'Association des jeunes hommes d'affaires du Vietnam et le Forum du secteur privé du Vietnam (VPSF), le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a affirmé que le gouvernement favoriserait la formation d’une structure destinée au développement des entreprises, la création de fonds de capital-risque et le développement de la science et des technologies, afin de créer un environnement favorable au développement des start-up, et à surmonter les obstacles tels que la finance, la connaissance du marché…
"La vague de start-up a apporté une amélioration réelle dans l’économie du pays, ce n’est pas seulement un mouvement conjoncturel" a souligné le vice- Premier ministre Vuong Dinh Huê.